Allocution du député Daniel GIBBS Fête de Grand-Case

danielgibbs10062012Mesdames et messieurs,

Il est des événements sur notre île, qui revêtent pour moi, une émotion particulière : la fête du village de Grand-Case est l’un de ces rendez-vous privilégiés à mes yeux depuis toujours, et ce, pour deux raisons : émotion particulière, parce que d’une part, la fête de Grand-Case contient, selon moi, l’essence même de l’esprit de Saint-Martin.

Alors, chacun a sa propre définition de ce qui compose « l’esprit » de Saint-Martin : et dans la mienne, cette convivialité familiale, amicale, qui nous réunit chaque 21 juillet figure en bonne place.

De notre besoin de communier ensemble, au défilé joyeux et coloré sur le boulevard qui borde la plage et finit par nous réunir sous cette tente pour parler du passé et envisager l’avenir, cette date du 21 juillet - celle qui d’un coup semble mettre l’île en vacances après la période dense des examens et des bilans – cette date me tient à cœur et je sais combien nous sommes nombreux ici ce jour à partager ce sentiment...

Chaque 21 juillet flotte sur Grand-Case, presque paradoxalement, un parfum de nostalgie et des promesses de renouveau : elle est là la magie de Grand-Case, dans cette passerelle qui, le temps d’une journée, joue la parenthèse ensoleillée entre notre passé – socle commun de notre histoire et de notre identité – et cet avenir, que nous nous devons d’envisager collectivement...

Bien sûr, le 21 juillet, c’est plus que ces quelques heures qui nous rappellent – dès fois qu’on l’ait oublié – combien il fait bon vivre ensemble à Saint-Martin.

C’est aussi l’occasion, pour nous tous, de respecter notre devoir de mémoire, autour d’un hommage commun à l’esprit de Victor Schoelcher et de tous ceux – je pense à Auguste Perrinon bien sûr - qui se sont battus, armes ou plumes à la main, dans les collines comme dans les prétoires - pour que tous les hommes puissent, un jour, vivre comme des êtres libres...

Ce qui fait l’actualité depuis quelques années que la crise économique perdure, nous démontre combien il est important de savoir d’où l’on vient et quelle est notre histoire, comment faire vivre notre langue, comment préserver notre culture, comment valoriser notre identité...

Tout cela fondent nos valeurs, des valeurs fortes et qu’il convient de transmettre si nous ne voulons pas que notre héritage se perde d’une part, mais parce qu’elles sont, surtout, autant de repères pour les générations à venir...

Mais s’il n’y a pas d’arbre sans racines, identité et histoire ne doivent être ni des refuges bornés, ni les synonymes d’un dangereux repli sur soi : j’aimerais profiter de cette date si symbolique du 21 juillet pour réaffirmer combien la tentation du repli communautariste ne peut être une solution.

A Saint-Martin, séculairement, nous sommes riches de l’Autre : voilà, en une phrase, le message que je tenais à faire passer ce jour.

Je vous souhaite à toutes et à tous, de très belles réjouissances du 21 juillet.