Il suffit de voir les têtes et les mines défaites du Président Gumbs, du Vice-président Gibbs et du DGS Averne dans les photos publiées dans la presse, pour se rendre compte du désastre, de l'humiliation, de l'échec ou de l'inutilité car pas ou mal préparée de cette visite.
En effet, cette visible à Paris d'une délégation semble avoir été si bien préparée que même les services de communication de la Collectivité ne pouvait informer l'élu que je suis du programme, de la composition et donner un compte rendu régulier. Je tiens à préciser que cela n'était nullement par mauvaise volonté de la part du service mais tout simplement parce que qu'il n'avait aucune information non plus.
Fallait-il une visite à Paris d'une délégation de 9 personnes (LC Fléming, F. Gumbs, D. Gibbs, P. Aliotti, L. Fuentes, F. Giraud, JP. Fischer, P. Averne, B. Castagnède) pour entendre et ensuite nous rapporter les décisions unilatérales des services de l'Etat ? En ces temps de crise et de « manque de budget » (argument unique de l'Etat pour fonder ses décisions), le représentant de l'Etat localement (le Préfet délégué) aurait pu très certainement nous transmettre le message. (Les économies auraient été très certainement substantielles).
Fallait-il partir à Paris pour entendre : - plus de prison pour St-Martin, - pas de troisième juge pour St-Martin (utilisez la visioconférence avec la Guadeloupe, comme cela les comparutions immédiates seront possibles). Le coût de la solution préconisée (matériel de visioconférence) très certainement représente moins de 10% du coût du voyage. (Au fait ce matériel devrait très certainement être déjà en place car la Loi Organique prévoit que les magistrat de la Chambre Régionale des comptes utilise la visioconférence pour travailler avec St-Martin).
Fallait-il partir à Paris pour s'entendre dire que la dotation de compensation sera d'environ 280 000 € (en d'autres termes des « peanuts »)? ( pour information l'ex-Président tablait à l'époque sur plus de 10 000 000 € et voulait faire jouer ses contacts pour l'améliorer, je le cite « je vais faire appel au Président Sarkozy lui-même pour qu'il arbitre en faveur de St-Martin »). La déception de la délégation est surprenante car, je rappelle que la Collectivité est partie prenante de la commission d'évaluation et que sa délégation composée des Présidents (Fléming puis Gumbs) et de la Vice-présidente Javois-Guyon-Firmin (accompagnée de techniciens), a pris part dans les travaux et donc a pu (ou du) présenter son argumentaire, son analyse, ses chiffres et estimations et aussi prendre conscience au fur et à mesure des réunions de la tendance. Affirmer aujourd'hui comme l'ont fait le Président Gumbs que « Le système est ainsi fait que c'est l'Etat qui communique les éléments et c'est aussi l'Etat qui les valide » et le DGS Averne que « l'Etat est juge et partie dans ce calcul » est choquant et inquiétant car ces personnes sont ceux qui ont négocié avec les services de l'Etat, du Département et de la Région et ce depuis le départ. L'impression que l'on a est que ce n'est qu'à la fin de la partie que nos « négociateurs » se rendent compte de la règle du jeu mais aussi de qui était dans le camp opposé ou adverse.
Au terme de la négociation et des travaux dans le cadre de la commission d'évaluation n'avoir pas flairé le coup et senti que le montant de la dotation serait ridicule est plutôt inquiétant, Non ?
Il est urgent que ces personnes nous présentent et nous expliquent tout ce qu'elles ont fait, tout ce qu'elles ont présenté, leur approche et stratégie de négociation dans l'intérêt de St-Martin.
Fallait-il partir à Paris pour s'entendre dire comme le rapporte l'ex-Président et Sénateur Fléming qu'il fallait que la COM présente des projets prêts à être réalisés, notamment en matière de voirie, de réseaux et d'équipements publics, pour pouvoir prétendre obtenir des aides du Secrétariat d'État à l'Outre-mer ? Est-il concevable de partir dans les Ministères à Paris pour chercher des fonds sans un projet de Plan de développement issu d'une très large réflexion et consultation locale et validé de manière consensuelle par un vote du Conseil Territorial pour lui donner tout son poids politique ?
Je rappelle que l'idée d'une plan d'accompagnement et ou d'un plan de développement pouvant faire l'objet d'une loi programme par l'Etat a été défendu depuis la période de négociation de la Loi Organique et que le Ministre de l'Outre-mer de l'époque (M. BAROUIN) à la tribune de l'Assemblée Nationale s'était engagé au nom de l'Etat d'accompagner la COM dans le cadre d'un plan.
L'heure est gravissime :
- plus d'octroi de mer bientôt (12 000 000 € de moins)
- quasiment pas de dotation de compensation (près de 5 000 000 € de moins par rapport au budget de 2008)
- des moyens pas à la hauteur pour que la justice puisse fonctionner efficacement malgré l'étendu de problème de crime, délits et infractions et le sentiment d'impunité qui prévaut (pas assez de juges sur place et désormais nous resterons tributaire de la disponibilité des juges de Guadeloupe qui sont déjà très certainement surchargés ; pas de prison).
Monsieur le Président que comptez-vous ? (Where do we go from here ?)
Pour terminer sur un peu d'humour :
- Au fait la rencontre avec M. Yves Jégo a vraiment durée combien de temps ? Selon le Président Gumbs lors de sa conférence de presse « la rencontre n'aura duré en tout et pour tout que 15 minutes ! », alors que dans le communiqué de presse de l'ex-Président et Sénateur LC Fléming « la réunion qui était présidé par M. Jégo » aurait duré « de 9 heures à 12h30 ». Il y a comme un grand écart.
- La délégation a très certainement pu visiter les nouveaux bureaux du Sénateur, comme quoi, il y avait quand même du positif.
Alain RICHARDSON