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Le Président de la Collectivité d’outre-mer de Saint-Martin, Daniel Gibbs, et l’ensemble du Conseil territorial prennent acte de la décision de mise en application anticipée du PPRN.

La Collectivité d’outre-mer de Saint-Martin (COM) présidée par Daniel Gibbs prend acte de la décision unilatérale de la préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy de mettre en application anticipée et immédiate le Plan de prévention des risques naturels (PPRN) de Saint-Martin ; décision que les autorités saint-martinoises s’étonnent d’apprendre via les réseaux sociaux.

En effet, lors du Conseil territorial du 17 juillet 2019, l’ensemble des Conseillers territoriaux avaient, à l’unanimité, donné un avis défavorable à la version du PPRN anticipé, présentée par l’État, se faisant également l’écho de la population saint-martinoise et de ses acteurs économiques. La Collectivité était d’ailleurs massivement soutenue par des instances telles que la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Martin (CCISM), le Conseil économique, social et culturel de Saint-Martin (CESC), les conseils de quartiers, les associations de copropriétaires, les fédérations professionnelles, les parlementaires, etc.
En rejetant cette version du PPRN, la Collectivité avait également exprimé sa forte volonté de coconstruire avec l’État un plan pertinent ; volonté qui consiste à allier intelligemment la sécurité des habitants et des visiteurs résidant à proximité du littoral, à une vie sur un territoire dotée d’aménagements, d’infrastructures et de logements en zone attractive par la qualité de vie offerte aux habitants et visiteurs, respectueuse des traditions, et à fort potentiel économique.

De plus, de multiples demandes de rallongement du délai d’instruction du PPRN ont été formulées, au cours des quatre derniers mois, par la Collectivité, à la Préfète Sylvie Feucher.
Face à l’absence de réponse, le Président de la COM a adressé un courrier en date du 31 juillet 2019, à la ministre des outre-mer Annick Girardin (voir document joint).
Dans ce courrier, il demande notamment un report de l’application du PPRN et informe la ministre de la volonté de la COM de contribuer à la construction d’un Plan mieux adapté au contexte, par le lancement d’une concertation plus large des acteurs socio-économiques et des habitants, menée par la COM (courrier également demeuré sans réponse à ce jour).

L’annonce de cette décision anticipée illustre une fois de plus le manque de considération des représentants de l’État pour un territoire français d’outre-mer en reconstruction matérielle et psychologique après le passage de l’ouragan Irma, et dont les habitants, parfaitement sensibles à l’importance de leur sécurité, ne sauraient souffrir que leur soient imposées des règlent impactant directement leurs conditions de vie et leur avenir.

La Collectivité de Saint-Martin a toujours fait preuve de volontarisme et d’attention dans sa collaboration avec les services de l’État, attitudes à nouveau piétinées par cette annonce.

Le PPRN qui vient d’être mis en application interdit les constructions sur la quasi-totalité du littoral de notre île, principale source d’intérêt des visiteurs et zone importante de vie des habitants.
Si le patrimoine foncier et immobilier de milliers de saint-martinois est en jeu, ce sont aussi l’activité des acteurs économiques et la stabilité sociale qui sont ébranlées. Oui, cette version du PPRN inquiète.
Elle fait aussi fuir des projets sérieux d’investissements qui contribueraient significativement à la reprise de l’économie d’un Saint-Martin Nouveau.

Une telle précipitation, en pleine saison cyclonique, alors que la reconstruction est tout juste en cours suite aux versements des indemnisations des assurances, amène à s’interroger.
L’enjeu pour Saint-Martin est trop important pour accepter tant de désinvolture dans la relation des représentants de l’État avec la Collectivité, et dans la prise en compte des inquiétudes des habitants et acteurs de l’île.

Un PPRN, de surcroît tel que celui imposé à ce jour, ne peut ni ne doit se construire de manière aussi précipitée, et sans ceux qui vivent le territoire.
Si l’on doit aujourd’hui comparer le traitement qui est fait à Saint-Martin, l’exemple du PPRI consécutif au passage de la tempête Xynthia en Vendée le 28 février 2010, qui avait entraîné directement le décès de 47 personnes par submersion marine, est édifiant :
23 mois avaient été nécessaires pour l’application d’une révision, jugée trop précipitée à l’époque, contre 4 mois aujourd’hui pour Saint-Martin.

La Collectivité d’outre-mer de Saint-Martin conteste fermement cette décision d’application anticipée et précipitée, qu’elle qualifie d’autoritaire et de fortement préjudiciable pour l’équilibre économique et social de Saint-Martin.

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