Le Député de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin a interpellé le Premier ministre ce mardi dans l'hémicycle sur la situation de Saint-Martin en matière d'insécurité, après le drame survenu lors de la dernière édition du « Fish Day » qui a fait un mort et sept blessés. Le Ministre de l'Intérieur a tenu à répondre à M. Gibbs, l'assurant que « Saint-Martin a été trop longtemps abandonnée » et pouvait « compter sur la détermination du gouvernement ».
« J'étais présent au moment de ce nouveau drame qui a bouleversé tous les Saint-Martinois » a ainsi rappelé Daniel GIBBS, soulignant que Saint-Martin « a atteint un niveau de violence et de délinquance sans précédent ». Lors de cette séance de questions d'actualités dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le Député de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin a déploré que « dix jours après cette tragédie, le Gouvernement n'ait envoyé aucun signe à Saint-Martin, n'ait fait aucune déclaration qui condamne cet acte ». « Quand vous vous montrez prompts à condamner les meurtres de Marseille ou de Corse, les tragédies des lointaines outre-mer, elles, semblent avoir bien moins de résonnances...Nos drames, qui trouvent leur source dans un malaise social endémique, dans des économies en désespérance, ne sont pas moins tragiques parce qu'à 8000 kilomètres de Paris » a notamment déclaré M. GIBBS. « L'égalité, ce n'est pas QUE le mariage pour tous, Monsieur le Premier ministre! C'est aussi et avant tout, l'éducation pour tous, quand nos écoles croulent sous le poids de la surpopulation scolaire... Et c'est aussi la justice pour tous, quand nous réclamons depuis des années la création d'un TGI ou d'une chambre de justice détachée... Justice pour tous également, quand les détenus de Saint-Martin représentent plus de la moitié des détenus de la prison de Basse-Terre mais que l'on enterre le dossier de la construction d'une prison sur l'île, qui permettrait pourtant, sans nul doute, de mettre un frein au sentiment d'impunité qui y règne et jouerait un rôle précieux en matière de réinsertion... Et c'est aussi la sécurité pour tous, quand un dispositif de sécurité rural ne parvient plus à répondre à une délinquance urbaine... » a insisté le parlementaire de Saint-Martin, qui a conclu : « Ma question est la suivante, Monsieur le Premier Ministre : Saint-Martin doit-elle attendre le prochain carnage pour que votre Gouvernement s'intéresse enfin à elle ? ».
C'est le Ministre de l'Intérieur qui a tenu à répondre à M. Gibbs, et qui a eu « une pensée pour la victime de cette fusillade » et les blessés. M. Valls qui entend « la vive émotion qu'a provoqué cet événement » localement, a rappelé qu'une information judiciaire a été ouverte à Saint-Martin sur « cet acte odieux », qui « s'inscrit dans une montée générale des violences entre des bandes issues de différents quartiers ». « L'économie illégale et le trafic d'armes qui découlent de cette violence, contre laquelle les forces de l'ordre sont mobilisées, sont des fléaux sur tous les territoires de la République et sur celui-ci en particulier » a reconnu M. VALLS, qui comprend « le sentiment d'abandon qu'ont pu éprouver depuis longtemps les habitants de l'île ». Le Ministre de l'Intérieur a assuré au Député de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin que l'île pouvait « compter sur la détermination du gouvernement et notamment de Victorin Lurel pour répondre à cette situation. Saint-Martin a été trop longtemps abandonnée, le gouvernement veut répondre à ce défi ».