Le 31 juillet, la Commission de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) et Sunrise Airways Ltd. ont signé un protocole d'accord (MOU) qui constitue une avancée remarquable pour la connectivité régionale. Ce partenariat stratégique, non contraignant, vise à améliorer le transport aérien, longtemps considéré comme un frein à l’intégration au sein de l’OECO.
Le protocole reconnaît le rôle essentiel du transport aérien dans la facilitation du commerce, du tourisme, de la réponse aux catastrophes, de l’éducation et de la libre circulation, conformément au Traité révisé de Basseterre. Ce cadre de coopération vise également à promouvoir la durabilité et la résilience de la connectivité régionale, à renforcer la coopération entre les acteurs de l’aviation et du tourisme, à développer des politiques adaptées et à explorer de nouvelles approches pour combler les lacunes existantes.
Domaines de coopération identifiés dans le protocole :
- Connectivité régionale et croissance économique : extension des services aériens intra-OECO.
- Tourisme et voyages multi-destinations : promotion conjointe et accès simplifié pour les visiteurs.
- Fret et logistique commerciale : amélioration du transport de marchandises et soutien à la sécurité alimentaire.
- Durabilité et réforme des politiques : promotion de l’aviation verte et améliorations réglementaires.
- Préparation aux catastrophes : transport d’urgence et coordination des interventions en cas de crise.
- Éducation et échanges culturels : soutien à la mobilité des étudiants et des professionnels.
- Formation et renforcement des capacités : formations techniques et managériales dans le secteur aérien.
- Innovation numérique : adoption de solutions intelligentes pour l’efficacité et la durabilité.
- Planification stratégique : dialogue conjoint et coopération technique sur les politiques de transport aérien.
Déclarations lors de la signature
Le Dr Didacus Jules, Directeur général de l’OECO, a souligné l’urgence d’améliorer la connectivité régionale :
« L’événement d’aujourd’hui est bien plus qu’un acte symbolique. Il reflète une vision commune : celle d’une Caraïbe orientale où la connectivité aérienne n’est plus un obstacle, mais un catalyseur d’opportunités, d’innovation et d’unité. »
Il a ajouté :
« Nous nous réunissons à un moment où le monde et les régions connaissent des transformations importantes. La pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve tous les secteurs, mais peu ont été touchés aussi profondément et aussi rapidement que celui de l'aviation. Pourtant, même avant la pandémie, les déplacements intra-régionaux demeuraient complexes, coûteux et inefficaces. Or, pour nos petits États insulaires en développement, la connectivité n’est pas un luxe, elle est vitale. »
M. Phillippe Bayard, fondateur et président de Sunrise Airways, a souligné qu'il existe des opportunités pour surmonter le défi de la fragmentation dans la région :
« La Caraïbe reste déconnectée non seulement à cause des limitations aériennes, mais aussi parce qu’il existe encore trop peu d'échanges commerciaux, d’interactions économiques et de coopération pratique entre nous. L'héritage des différents systèmes coloniaux, français, néerlandais, britannique et américain, a laissé un patchwork de lois, de monnaies, de langues et de conventions qui rendent parfois le commerce entre nos îles plus difficile qu’avec l’étranger. »
Il a poursuivi :
« Cela paraît difficile à expliquer et encore plus à changer. Mais si nous nous considérons comme une seule communauté caribéenne intégrée, un marché de près de 45 millions d’habitants, avec un espace aérien partagé, une logistique coordonnée et une ambition collective, nous pourrions libérer un potentiel immense de croissance, de résilience et de dignité. »
« C'est là la véritable opportunité qui s'offre à nous. Et c'est pourquoi ce protocole d'accord est plus qu'un simple accord aérien, c'est un pas vers cette vision. »
M. Gary Stone, PDG de Sunrise Airways, a conclu :
« Je suis convaincu que la région possède le potentiel nécessaire pour atteindre des sommets remarquables, en stimulant la croissance économique, en facilitant le commerce et en renforçant notre autonomie collective. Nous nous réjouissons de collaborer en tant que partenaires à part entière dans ce cadre visionnaire pour une Caraïbe orientale plus forte, plus unie et plus prospère. »
« Le lancement de ce partenariat aujourd'hui incarne notre conviction commune que les efforts collectifs permettent d'obtenir des résultats plus substantiels. »
Un pas en avant pour le Traité révisé de Basseterre
L’Article 19 du Traité révisé de Basseterre engage les États membres de l’OECO à progresser vers l’harmonisation des politiques de transport aérien, notamment dans les domaines du tourisme et du commerce. Les États membres ont également convenu de créer des conditions favorables à la mise en œuvre de solutions durables pour répondre à leurs besoins économiques, sociaux et environnementaux.
La signature de ce protocole d’accord représente une avancée significative pour les États membres de l’OECO dans la réalisation de ces engagements.
